03/04/2014

ECOTRAIL DE PARIS 2014 80KM

8 commentaires
 

Voici le compte rendu de l'Eco-Trail de Paris 80km qui s'est déroulé le 29 mars 2014, qui reste à ce jour la course la plus longue à laquelle j'ai participé.


Vendredi 28 mars :

- Retrait des dossards :


Je décide de venir retirer mon dossard au salon Destination Nature pour ne pas être stressé samedi matin et aussi pour venir faire un petit tour sur les stands, un moment sympa notamment chez Raidlight où j'en profite pour acheter une Ecocup qui figure parmi le matériel obligatoire. Je ne traine pas trop sur le salon, car demain la route sera longue et la station debout n'est pas la meilleure des préparations avant une course.

- Préparation du matériel :


Pour ce 80km, le choix du matériel ne doit pas être fait à la légère et tout doit être optimisé afin d'obtenir un rapport poids/fonctionnalité optimal. Je n’utiliserai donc que du matériel éprouvé :

Chaussures :
Gel Fuji Trabbuco

Textile :
Tee-shirt Salomon Start 1/2 zip
Cuissard Salomon Endurance Tight
Chaussettes Salomon XT Wing
Veste Salomon Fast Wind Hoody
Manchons compression Booster BV Sport
Manchettes Adidas Windstopper
Buff
Casquette Nike Drifit

Lunettes :
Kalenji Oxylane

Sac :
Salomon Agile 12 avec poche Hydrapack de 1.5 litre
Porte dossard Kalenji

Gps :
Garmin Forerunner 310 XT

Frontale :
Black Diamond Spot avec piles de rechanges

Alimentation :
Barres High Energy Isostar
Barre Céreales Max Isostar
Gels Overstim Energix, Antioxydant, Red Tonic

Tout est donc prêt, le stress d'oublier quelque chose est toujours présent. mais bon il faut aussi se faire confiance, et donc aprés un dernier plat de pâtes c'est la dernière nuit de sommeil avant l'épreuve.

- Samedi 29 mars

Après une nuit pas forcément bonne (comme souvent avant une course...),  je me rends à la base de loisirs de Saint Quentin en Yvelines en voiture (la SNCF, partenaire transport de l'épreuve, ayant eu la bonne idée de faire des travaux ce jour là et ne faisant circuler qu'un train par heure...) accompagnée de Patricia mon épouse, j'arrive sur place vers 10h45 ce qui me laisse largement le temps de me préparer. La météo de la veille annonce de la chaleur (21°) mais pour l'instant je supporte ma veste. 



Les 1582 traileurs attendent donc impatiemment le départ, je suis surpris de voir autant de nationalités (japonais, allemand espagnols, hollandais, etc...), l'Eco-Trail de Paris est vraiment devenu une épreuve infranationale. Les régions sont aussi bien représentées et c'est des quatre coins de France que l'on vient disputer l'épreuve parisienne.



- Saint Quentin en Yvelines-Buc : 24,3 km


A 12h05, le départ est donné, lors du briefing on nous a bien précisé que les 22 premiers kilomètres sont vraiment très roulants, et les difficultés interviennent seulement après le ravito de Buc, la dénivelé la plus importante elle aussi se situe entre le 22ème et le 60ème kilomètre. 
Cette première partie de l'épreuve, je décide de la courir en dedans le plus possible, mais la moyenne s’affole et je me retrouve vite à plus de 11,5 km/h, bien trop rapide. Il faut absolument que je réduise l'allure, j'ai du mal car j'ai déjà l'impression d'avoir bien ralenti. Les passages urbains ne sont pas forcément superbes mais l'entrée dans les petits parcs et le début de la forêt font que cette première partie de parcours très roulante est trés agréable. 
J'arrive au ravito de Buc en 2h10m, Patricia et Nina m'attendent, cela me fait chaud au coeur de les voir. J'en profite pour remplir ma poche, boire un peu de Coca et m'alimenter car c'est à partir de maintenant que la course commence...



-Buc-Observatoire de Meudon : 22,6Km
Distance totale : 46 Km

Il est maintenant 14h00 et la chaleur commence vraiment à se faire sentir, dés la sortie du ravito les premières côtes se présentent à nous, elles ne passent pas trop mal même si les jambes sont déjà un petit peu lourdes, les difficultés ne sont jamais longues mais vraiment très sèches et beaucoup de gars sont déjà en difficulté, la chaleur et la première partie de course très (trop...) rapide n'y est pas étrangère. 
Je décide de gérer et de réduire mon allure, le prochain ravito à Meudon ne comporte que de l'eau il faut donc bien penser à s'alimenter, mais les barres de céréales ont du mal à passer alors je décide de ne consommer que des gels et de boire régulièrement. Ce secteur est vraiment très éprouvant et c'est déjà bien fatigué que j'arrive au ravito de Meudon. Je remplis de nouveau ma poche, j’en ai presque bu la totalité. Certains concurrents sont allongés, d'autres ont posé les chaussures et ont les jambes en l'air, cette première moitié de course a fait beaucoup de dégât. Je ne suis pas frais non plus, mais je décide de ne pas trop m'attarder, juste le temps de regarder le paysage depuis l'observatoire qui surplombe Paris et qui nous offre une vue magnifique.

- Observatoire de Meudon-Chaville, Parc Mare Adam : 11,2 Km
Distance totale  : 58 Km

Dés le départ de Meudon, je sens que cette partie jusqu'à Chaville va être difficile, mes jambes et surtout les cuisses me font maintenant terriblement souffrir, de plus une douleur vive à l'intérieur de la cuisse droite vient d'apparaitre et devient très douloureuse dans les descentes. 
La chaleur est maintenant tombée, mais je n'arrive pas à reprendre le dessus et les relances en haut des côtes sont de plus en plus difficile, les périodes de marches s'allongent. Bref, je suis vraiment dans le dur et c'est maintenant que le mental  va prendre le relais. 
Je n'arrête pas de regarder mon GPS et ce ravito qui n'arrive pas, les sirènes de l'abandon commencent à venir roder autour de moi, je les chasse mais je sais qu'elles ne sont pas loin. 
Enfin, tel un oasis au milieu du désert, les barrières du ravito de Chaville apparaissent en haut d'une côte. Mes jambes me font tellement mal que j'éprouve le besoin de m'asseoir pour récupérer, je file ensuite à l’assistance médical pour savoir s'ils peuvent  me mettre quelque chose sur ma cuisse, ils me proposent du froid que je refuse. Sous la tente médicale, je vois un gars allongé sous perf complétement déshydraté, mon moral en prend un coup mais je vois aussi certains concurrents qui repartent, je m'alimente de quelques Tucs, de chocolat un peu de Coca, je remplis ma poche et je décide de repartir, je me dis que je dois tenir jusqu’à Saint Cloud.

- Chaville, Parc Mare Adam - Domaine National de Saint Cloud : 12,5 Km
Distance totale : 70,6 Km

Je repars de Chaville, pas très confiant, me disant "est ce bien raisonnable", et paradoxalement le moral revient un petit peu au fil des kilomètres, les périodes de marches s'estompent et je me remet à courir de plus en plus régulièrement, le parcours est maintenant plus roulant. Je suis dans un petit groupe de 5 ou 6 coureurs, on discute un peu, bref les sensations reviennent et Saint Cloud n'est plus trés loin, la nuit est maintenant presque totale mais je n'ai pas le courage de m'arrêter pour prendre ma frontale dans mon sac, cela attendra le ravito.
En haut d'une dernière montée j'aperçois de la lumière, c'est le domaine de Saint Cloud qui attend les rescapés de cet Eco-Trail, les visages sont marqués et le réconfort des bénévoles est le bienvenu (ils nous auront soutenu pendant toute l'épreuve, un grand merci à eux pour leur gentillesse et leur disponibilité, sans eux rien ne serait possible).
Je mange un bol de soupe trés salé qui me fait le plus grand bien, le sucré en solide ne passe plus et seul le Coca et l'eau arrive encore à être ingurgité pas mon estomac.
Je sors ma frontale et mon brassard, un petit coup de fil à Patricia à qui j'annonce que vais aller au bout mais que ce fut très dur, elle estime mon arrivée à 9h20 via le Live Trail, soit 20 minutes de plus que le temps que je m’étais fixé, mais le plus important est de finir et pour le résultat on verra plus tard. Ce passage au ravito s'est un peu éternisé mais j'en avais besoin, il est maintenant temps de repartir.


- Domaine National de Saint Cloud - Tocadéro: 9,6 Km
Distance totale : 80,3 Km

La nuit est totale maintenant et c'est au seul faisceau de nos frontales que l'on s'éclaire. Le départ de Saint-Cloud commence par une longue descente, le plaisir refait un petit peu surface et j'apprécie de courir dans cette pénombre, nous sommes un peu seul au monde, dans notre bulle, c'est aussi ça de courir sur une aussi longue distance. Très vite nous arrivons à Paris où la civilisation urbaine nous accompagnera jusqu'au Trocadéro.
La Tour Eiffel est illuminée et tel un phare dans la mer elle sera notre compagne jusqu'à l'arrivée Du bitume qui fait mal aux jambes mais la douleur a maintenant laissé la place à l'envie d'en finir et je vais courir jusqu'à l'arrivée. Une dernière montée d'escalier à la Station Bir Hakeim et le portillon d'arrivée qui surgit, le Coach, Tanguy (mon fils) et Anne (ma cousine) sont là, je hurle en montant dans le sas d'arrivée en levant les bras au ciel, l'émotion est très forte après 9h25 d'effort. Dans la tente d'arrivée, les visages sont très marqués mais heureux, on se regarde et on se comprend pas besoin de grandes paroles, on sait très bien que cette journée a été dure, très dure pour certains.
Je suis fier d'avoir fini, l'objectif n'est pas rempli mais je m'en fous, les émotions ont été totales passant d'un extrême à l'autre. Un grand moment qui consacre une préparation malheuresement gâchée par une blessure qui m'aura surement coûté de passer sous les 9h00.



Il est temps maintenant de remercier tous ceux qui m'ont aidé à réaliser cet objectif :

- A Patricia, ma femme, tout d'abord sans qui rien n'aurait été possible. Merci de m'avoir permis de me préparer correctement à cette épreuve, d'avoir supporter mes humeurs pendant ma blessure et d'avoir assurer la logistique  le jour de l'épreuve. Mille bisous.
- A Tanguy, mon fils, merci d'être venu m'attendre à l'arrivée et de toujours avoir cru que je pourrai le faire quand je pensais que c'était mort à cause de la blessure.
- Au Coach, mon père, merci d’être venu m'attendre à l'arrivée, de m'avoir encouragé durant l'épreuve par SMS et téléphone et de m'avoir donner envie de courir. (Prochain marathon ensemble, promis :) )
- A Anne, ma cousine, présente aussi à l'arrivée, merci de m'avoir ramener à la maison et d'avoir penser à moi pour la course le jour de mon anniversaire (j'ai pas tout mangé, ni tout bu...)
- A Agathe, ma kiné, merci pour m'avoir remis d'aplomb très vite après la blessure et permis de participer à cet Eco-Trail.

A tous ceux qui m'ont soutenu sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, etc...) par Sms ou téléphone, vos messages m'ont fait chaud au cœur.

Bravo à François, qui réalise un super temps sur le 50Km en 4h57m.



Voilà quand une épreuve comme celle-ci se termine, c'est toujours un sentiment étrange, le plaisir et la fierté d'avoir terminé mais aussi une certaine mélancolie, qui sera bientôt effacée par de nouveaux objectifs.





8 commentaires :

  1. Anonyme3/4/14

    Je suis subjugué par tant de motivation, persévérance et résistance dans l'épreuve. C'est vraiment génial.
    Peut être un jour je serai à tes côtés, mais pour le moment je vise le semi-marathon (soit 4x moins)
    Encore bravo poto!

    Fred

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  2. Merci mon poto.

    Quand tu veux pour le faire ensemble :)
    Et pour ton premier semi aussi.

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  3. René le coach ASMAS3/4/14

    Tout d'abord encore mon admiration pour ce que tu as réalisé et d'avoir atteint l'objectif pour une de tes première grande distance ou tu t'es très bien classé. Ensuite très bon compte rendu de ce trail ou tu nous fais vivre ton épopée du début à la fin. Merci de rendre vivant le blog Asmas run en attendant les reportages des Asmassiennes et Asmassiens !!! Peux tu nous dire si chaque membre de la section course à pied de l'ASMAS peut avoir accès pour faire un reportage sur sa course et qu'elle est la procédure. Toutes mes Félicitations et ma Fierté. Ton père et coach

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    1. Merci coach, oui ce fut une épreuve magnifique, malgré la douleur et la souffrance. Je crois que c'est dans ces moments où l'on se dépasse que l'on arrive vraiment à se connaitre complétement.

      Pour la gestion du blog, je te contacte en MP.

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  4. Très sympa ton compte-rendu détaillé Vincent!
    Encore bravo et merci pour ton petit message à la fin...mais moi je n'ai fait que 50 km!
    Bonne récup.
    François

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    1. Merci François, en espérant que l'on puisse courir un trail ensemble un de ces jours

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  5. Merci beaucoup pour l'hommage !!!

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    1. Merci, cela m'a fait trés plaisir que tu montes dans le sas d'arrivée avec moi.

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