05/09/2015

CCC 2015

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Cette CCC depuis le tirage au sort en janvier est mon objectif 2015. Plus qu’aucun trail, les courses de l’UTMB font rêver, fort kilométrages, dénivelé vertigineux et un cadre prestigieux avec en toile de fond le massif du Mont Blanc.


Ma préparation aura commencé 3 mois avant le début de l’événement, j’arrive donc à Cham avec des certitudes mais aussi beaucoup d’interrogations devant une telle épreuve (distance, D+, nuit en course…).



A Courmayeur ce sont les retrouvailles avec Brian, en effet, on a décidé de faire la course ensemble et même si on s’est fixé un objectif aux alentours de 20h, peu importe, le principal c’est d’arriver, sachant qu’on a 26h30 pour cela.


Ce départ de la CCC cela fait plus de 8 mois que je l’attends et à 9H00 pétante, c’est le départ de la première vague sous la musique, les frissons m’envahissent et l’émotion remonte. Nous partirons 10 minutes après, sous les vivas du public italien.


Courmayeur-Tête de la Tronche : 10,4 km – 1462 D+ -Cumul D+ 1462 m - 2h55 de course

Les premiers kilomètres se font sur le bitume, mais très vite la pente se dessine, cette première partie de la course est la plus longue en D+, elle doit nous amener au sommet de la tête de la Tronche (2584 m) soit 10,4 km et 1462 m+. 

Dès les premiers hectomètres de la montée les bouchons sont là, nous faisant perdre de nombreuses minutes, mais avec Brian on s’en fout, on refait le monde, on discute, on rigole. On profite de la chance qui est la notre d’évoluer dans un tel paysage, car c’est la claque, le versant alpin Italien est tout simplement somptueux.

Au pied du sommet, les choses sérieuses commencent, la montée se fait en file indienne et  il est impossible de doubler, bien que je sente que je puisse grimper plus vite que les concurrents qui sont devant moi, ce faux rythme me gêne un peu. 

Malgré la pente qui est très raide, nous sommes en début de course et les organismes sont encore frais donc cette première ascension se déroule sans trop de mal. Mon Brian s’éloigne, il a des jambes le cochon !!!

Enfin le sommet, 2h55 depuis Courmayeur, le rythme est vraiment lent, mais la descente arrive et enfin on va pouvoir enfin courir.

Tête de la Tronche-Refuge Bertone : 14,7 km – 18 D+ - Cumul D+ 1480 m -3h43 de course

Environ 5km jusqu’au premier ravito en eau, on cours enfin mais la chaleur est déjà bien présente et petit début d’inquiétude mes pieds commencent à bien chauffer.

Arrivé à Bertone au ravito, c’est l’embouteillage de nouveau, quel monde !!!! Un coca, je fais le plein de la poche et remets une couche de Nok, me disant que ça ira mieux niveau petons.





Refuge Bertone –Refuge Bonnatti : 22,1 km – 283 D+ -Cumul D+ 1763m - 4h57 de course

Le terrain est maintenant relativement plat, mais la file des coureurs est toujours aussi dense, il faut se faufiler pour doubler ou suivre dans un faux rythme, tout ceci est finalement assez fatiguant.

Peu importe, le paysage des Alpes italiennes et toujours aussi majestueux, je photographie tout ça dans mon esprit, car il faut que je reste bien concentré afin de ne pas chuter.

Les pieds chauffent toujours et cela m’inquiète toujours (il faut faire avec de toutes façons…), sinon tout va bien, je m’hydrate et mange régulièrement, pas de mal de bide. 

Finalement, on arrive assez vite à Bonnatti, je bois un petit coup et repars aussi sec. Je sais que le ravito principal à Anurva est dans 5km.




Refuge Bonatti –Grand Col Ferret : 31.7km – 889 D+ - Cumul D+ 2652m – 7h27 de course

Nous sommes maintenant en plein après-midi et le soleil tape bien fort mais la descente sur Arnuva est magnifique, pas trop technique et on sait que l’on va pouvoir faire le plein au niveau énergétique. 

Arrivé à Anurva km27, il y a encore bien du monde sous la tente, pas facile de se ravitailler, mais je décide quand même de prendre mon temps, j’avale 2 soupes de pâtes bien salées, bois 2 verres de Coca, grignote quelques tucs, je me fais 2 mini sandwichs au jambon et fais le plein d’eau.

Je sais que la montée au Grand Col Ferret va être difficile, les 889 m+ sont concentrés sur 5 km seulement, je décide de monter tranquillement au train dans un petit groupe qui s’est formé, mais la chaleur est maintenant accablante et au détour d’un virage je croise un attroupement de coureurs autour d’une concurrente italienne qui est vraiment mal, blanche et les yeux à moitié révulsés.

Je m’attarde pas car un de ses compatriotes lui parle et 2 ou 3 gars sont autour d’elle. Mais tout ça, n’est pas bon pour le moral. Le cocktail altitude+chaleur est terrible, je ne monte pas trop mal mais le rythme est vraiment lent. Enfin j’aperçois le contrôle de pointage au sommet du col, mais que ce fût dur… Nous entrons en Suisse et maintenant c’est quasiment que de la descente jusqu’à Champex.




Grand Col Ferret – La Fouly : 41.7 km – 135 D+ - Cumul D+ : 2787m – 8h59 de course

La descente depuis le Grand Col Ferret est superbe une nouvelle fois, assez rapide mais technique car il y a pas mal de pierriers. Mes pieds me font bien souffrir dans cette descente, je n’ai pas mes appuis habituels et cela me gêne.

Nous arrivons à la Peule, où 2 bénévoles Suisse nous donnent un peu d’eau fraiche et à la sortie du mini ravito, déconcentration, mes pieds s’entremêlent et je chute assez lourdement sur le côté gauche. Mon genou est en sang, mais rien de cassé. Je repars, mais cette chute m’a mis un coup au moral.

Je suis maintenant vraiment dans le dur, sensations vraiment mauvaises, fatigue, pourtant le paysage de la vallée suisse est juste magnifique. Je dois gérer jusqu’à la Fouly et on verra bien.



La Fouly – Champex Lac : 55.7 km – 604 D+ - Cumul D+ 3391m – 11h36 de course

Arrivée à la Fouly, je décide prendre le même ravito qu’à Anurva (soupe, sandwich, tuc, coca), et cela me fait du bien. Je me fais aussi soigner mon genou, cela me coûte quelques minutes, mais ça me rassure, il n’y a rien de grave. 

Je repars doucement et je fais la rencontre de Frédéric, un gars super sympa du territoire de Belfort, c’est sa première CCC aussi, et comme beaucoup il a bien souffert dans la montée du Férret. Le soleil est maintenant tombé et la chaleur est bien plus supportable, on traverse de nombreux villages suisses et l’accueil est tout simplement royal.

On est encouragé comme des héros, les gens sortent spontanément des boissons et de la nourriture aux pieds de leurs maisons. Même si on a pas soif, on s’arrête, c’est vraiment génial, l’esprit UTMB c’est aussi ça.

Le moral est en hausse et il faut monter jusqu’à Champex, mais ça va, cette ascension se passe plutôt bien. Et c’est dans la nuit naissante que j’arrive au gros ravito de Champeix.


Champex Lac - La Giete : 66,8 km - 865 D+ - Cumul D+ 4256m - 14h55 de course

Arrivée à Champex je retrouve avec bonheur toute ma « team family » qui m'attend depuis plusieurs heures, il était prévu que j'arrive entre 19 et 20 heures mais les aléas de course font que je ne suis là que vers 20h45.

Mon père sera le seul a être admis sur la zone d'assistance, changement de tee-shirt, cuissard et chaussettes, ça fait du bien. On a droit à un repas chaud, pâtes bolo excellentes, eau gazeuse, fruits, c'est vraiment trés complet. Sous la tente les mines sont bien marquées par l'effort, certains ont décidé d'abandonner, d'autres ont la banane en repartant, c'est un peu le grand écart.

Je reste un peu plus de une 1/2 heure, à la sortie on a droit à un contrôle de sac (Frontales, veste, téléphone)

On a passé les 10 heures de course, je rentre alors dans l’inconnu, de toute ma vie je n'ai jamais couru aussi longtemps.

Allumage de la frontale, et c'est repartit, la seconde partie du parcours se fera de nuit. La première ascension de Bovine qui doit nous conduire à la Giéte est terrible, des blocs très hauts à escalader, des pierriers glissants à passer, on monte en file indienne, personne ne parle, on est tous très concentré car le terrain est piégeux. 

Après cette montée très éprouvante, on arrive au CP de la Giéte et il faut maintenant descendre jusqu'au ravito de Trient.


La Giéte - Trient : 71,6 km - 58 D+ - Cumul D+ 4314m - 15h48 de course

La descente vers Trient se fait en compagnie d'un concurrent dont j'ai oublié le prénom, mais on décide d'y aller à un bon rythme, même si mes pieds me font maintenant terriblement souffrir, mais je suis pressé d'arriver à Trient.

C'est dans ces lacets piégeux que je retrouve Brian, allongé, il est complètement ko, la chaleur et la déshydratation ont eu raison de lui. Je lui propose de repartir pour au moins l'emmener jusqu'à Trient, il me dit que pour lui c'est fini et qu'il va a abandonner au prochain ravito.
J'essais de le booster car ça me fait vraiment de la peine de le voir comme ça, mais il doit encore s'arrêter, je décide de continuer seul, mais si je finis cette CCC ce sera aussi pour lui.

J'arrive à Trient où il règne une douce quiétude qui fait du bien, ravito habituel soupe, sandwich, coca. Je décide de mettre ma Garmin à recharger dans le sac car je n'ai plus qu'une barre de batterie.


Trient - Catogne : 77 km - 799 D+ - Cumul D+ 5113 m - 17h48 de course

La montée vers Catogne est difficile mais après ce qu'on a vécu à Bovine, je la trouve presque facile, je suis plutôt bien dans cette montée, je me surprend même à dépasser.

On arrive en haut du col quand je commence tout à coup à ressentir les effets du manque de sommeil, il est 3h00 du matin.


Catogne - Vallorcine : 82.1 km - 27 D+ - Cumul D+ 5140 m - 19h11 de course

Je décide de me faire violence et de continuer mais me yeux sont bien lourd, cumulé aux longues heures d'effort, la fatigue vient de me tomber dessus. Je suis vraiment dans le monde de l'ultra maintenant et je sais que seul le mental me permettra d'aller au bout.

Je choisis donc de m'arrêter quelques minutes au bord du sentier afin de faire une micro sieste, mais c'est impossible car je suis constamment réveillé par le halo des frontales et tous les gars qui me demandent si ça va. Je mange un peu et je repars, je dormirai un peu à Vallorcine. 

Dans la descente, ma frontale se met en mode économie d’énergie mais j'ai la flemme de changer de batterie et je me dis que cela tiendra bien jusqu'au ravito. Mais environ 10 minutes plus tard, c'est le black-out, et je suis encore obligé de m'arrêter pour changer de batterie à la seul lumière de mon téléphone. 

On arrive enfin à Vallorcine, vraiment fatigué mais je sais maintenant que j'irai au bout.


Vallorcine - La Tête aux Vent : 89.7 km - 873D+ -Cumul D+  6013 m - 22h07 de course

J’arrive à Vallorcine épuisé et je n’ai qu’une envie : dormir. Maintenant tout le monde est dans le dur, certains s’allongent, emmitouflés dans leur capuche. Je décide de ne pas me coucher mais seulement m’asseoir, poser la tête sur mon sac et fermer les yeux. Je reste comme ça pendant environ 10, 15 minutes et cela me fait du bien.

Au moment de ressortir la Garmin, je m'aperçois que cette dernière ne s'est pas du tout rechargée, problème avec le câble qui a du se déconnecter de la batterie externe, tant pis, la fin de course se fera sans GPS.

Je mange une soupe, remplis la poche. Mes pieds sont en feu, j’ai du mal à redémarrer. Je repars avec Arnaud, un concurrent que j’ai rencontré au ravito, on discute un peu et les sensations reviennent un peu.

La montée vers la Tête aux Vent s’annonce terrible. Le col des Montets constitue la première partie de l’ascension, je lève la tête et je vois le bal des frontales qui s’égrène le long de la montagne. Comme depuis le début, je monte au train et cela ne va pas trop mal, mais maintenant c’est vraiment au courage.
Ca n’arrête pas de grimper, je n’en vois pas le bout et je souffre le martyr au niveau des pieds, le mental a maintenant du mal à compenser la souffrance. Le terrain est super technique et demande beaucoup d’attention. La Tête aux Vents est enfin atteinte mais que ce fut dur…


La Tête aux Vent - La Flégére : 93,3 km - 62 D+ - Cumul D+ 6075 m - 23h12 de course

Le soleil commence à se lever et le paysage côté français est stupéfiant de beauté, le soleil pointe son nez sur le Mont Blanc.

Malgré la fatigue et la douleur, je mesure la chance que j’ai d’être ici. Depuis 10 minutes, je suis dans le dur total, je n’arrive plus à compenser alors que je sais que le dernier ravito de la Flégére est très proche. 

Je dois m’arrêter, épuisé, je me pose et deux concurrents qui me suivent me propose un peu de sucre et un gel coup de fouet. J’accepte et je les remercie, ils repartent en me souhaitant bonne chance, le temps que le sucre fasse son effet, j’admire ces montagnes sous le soleil, c’est vraiment superbe, je n’ai même pas envie de repartir, juste contempler la beauté du paysage.

A vrai dire, je suis dans un état un peu second, fatigué par une nuit sans dormir, des douleurs aux pieds qui sont maintenant insupportables, des cuisses complètement tétanisées, mais je suis tellement heureux d’être au milieu de ces montagnes. C’est un sentiment étrange, une sorte de plénitude au milieu de la douleur, je pense que j’ai franchi un cap dans l’effort. 

Bref, je me réveille et après un coup de fil à mon ami Dominique et à mes parents pour leur dire que je ne vais pas tarder, je repars pour monter jusqu’à la Flégére.


La Flégére - Chamonix : 101 km - 91 D+ - Cumul D+ 6166 m - 24h39 de course

J’arrive au dernier ravito de la Flégére en sachant que maintenant quoiqu’il arrive je serai finisher, je prends le temps de manger une dernière soupe, je bois et remplis une dernière fois la poche car cette dernière est vide. Je discute un peu avec les bénévoles, ils me disent que le début de la descente est un peu technique mais après ça déroule tranquillement jusqu’à Cham. 

Le début de la descente est un véritable calvaire pour mes pieds, chaque appui est un supplice, mais je serre les dents, alterne marche et course, je me fais doubler par beaucoup de concurrents qui peuvent encore courir. Cela m’énerve un peu de me trainer ainsi et maintenant que le terrain se fait plus roulant, je me remets à courir un peu plus vite. 

Et au bas de de la descente, mon visage s’illumine, ce sont mes trois potos (Dominique, Régis et Nicolas) qui sont venus m’attendre. Cela me fait un bien immense de les voir, on blague, ils me félicitent chaleureusement pour ma course, bref ces 2 derniers kil, je ne les vois pas passer. 





On rentre dans Cham, la foule est bien présente, c’est maintenant la famille que je croise, nouveau coup de boost, quel bonheur de les voir, mon coach de père finit même les derniers hectomètres avec moi. Mais je décide d’arriver seul sous l’arche, après 24h39, c'est avec une joie immense que je franchis l'arrivée, je suis allé au bout. 





Pas de pleurs, juste une sensation de bonheur intense d’avoir fini cette magnifique aventure. Je suis bien loin des temps que je m’étais fixé mais peu importe, la joie d’être finisher est bien plus grande.

Je récupère ma veste de finisher, je peux à peine marcher, toute la pression retombe maintenant et je n’ai qu’une envie, aller me coucher.



Au terme de ces plus de 24h de course, je suis remplis de sentiments qui se mêlent, difficilement explicables pour ceux qui n’ont jamais couru d’ultra. 

Mélange de fatigue extrême et de sensations d’accomplissement, ces courses sont hors normes, la performance sportive passant au deuxième plan, le partage avec les populations et les bénévoles, les paysages, la communion dans l’effort et la souffrance entre les coureurs sont des valeurs bien plus importantes que le temps final de course. Cette CCC a été véritablement pour moi une révélation, une course qui changera surement mon approche de ce sport.



Maintenant place aux remerciements :

  • ma femme qui m’a supporté pendant ces longues semaines d’entrainement sans jamais m’empêcher de me préparer et qui a su me porter bien qu’elle soit à plus de 650km de moi pendant la course, i love you
  • Mes enfants, toujours derrière moi, qui se sont levés trés tôt, pour voir mon arrivée, big bisous 
  • Mon « team « sur place, merci beaucoup à vous 4, logistique au top, spéciale dédicace à mon assistance à Champex (tu étais parfait, cela m’a fait beaucoup de bien de me changer, de discuter un peu et de recevoir tes encouragements), à Dominique S., mon chauffeur, toujours disponible quelque soit l’heure pour me véhiculer, c’était vraiment trés gentil.
  • A mes 3 potos à l’arrivée, Dom, Régis, Nico, vous m’avez fait un bien immense, je vous kiffe les amis. Dom, encore merci pour les photos et la vidéo ;)
  • A Anne, ma cousine, qui a veillé toute la nuit pour me suivre, qui n’a pas hésité à laisser son portable ouvert quand ça n’allait pas trop, j’apprécie beaucoup.
  • A vous tous (Famille, amis, TIFS…) pour tous vos messages d’encouragements avant, pendant, après, ils me vont droit au coeur.
  • A l’organisation de l’UTMB, vraiment nickel, tout est millimétré, on peut critiquer mais certaines courses feraient bien d’en prendre de la graine.
  • Aux bénévoles, leur gentillesse et leur disponibilité quelque soit l’heure même très tard dans la nuit, et ça dans les 3 pays traversés. Malgré le nombre de coureurs, ils ont toujours eu un petit mot pour nous encourager, vraiment au top.
Maintenant place la récupération, mais il me tarde d’être en août 2016, ce sera la TDS et ses redoutables 119 km et 7200 D+, mais c’est une autre histoire…


   

1 commentaire :

  1. Anonyme8/9/15

    Merci pour ce beau récit qui nous fait oublié la souffrance car ton courage et ta résistance l'ont surpassée pour aboutir à une très belle victoire. La maxime qui dit : " On n'est toujours récompensé par ses efforts " est totalement vraie par cet exemple !!! Tu ne pourras pas chanter comme Jo Dassin : qu'il est long qu'il est loin ton chemin papa car cela fait un bon moment que tu as dépassé la distance du marathon. Félicitations. Bises. Le coach de l'ASMAS

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